Starleaf sur Epsilon-9 (2025) – John Storm & IA
Starleaf guérit et détruit. Sur Epsilon-9, la frontière enseigne à chaque cowboy de l’espace que la liberté a toujours un prix.
Les modules d’atterrissage sifflèrent et crachèrent de la vapeur sur le sol cramoisi d’Epsilon-9. Les premiers colons en descendirent, leurs bottes s’enfonçant dans la poussière tendre. Au centre du dôme, une liane étincelait comme de l’argent en fusion, captant la lumière des trois soleils au-dessus. Ses feuilles pulsaient faiblement, miroitant d’un éclat intérieur étrange. Les colons s’arrêtèrent. Certains tendirent la main, effleurant les feuilles, respirant la légère fumée qui s’élevait dans l’air. La douleur se dissolvait, la faim disparaissait, et un vertige paisible les enveloppait comme une marée.
La liane reçut vite un nom : Starleaf. Dans les couloirs du dôme, les marchands chuchotaient : “Elle répare les os brisés, apaise l’esprit, remet d’aplomb les nerfs usés par le combat.” Les colons, rescapés de zones de guerre sur d’autres mondes, pensèrent avoir touché le jackpot.
Mais les ombres arrivèrent toujours. Les jeunes colons perdaient leur concentration. Les esprits s’effilochaient, les souvenirs se tordaient comme des disques de données corrompus. Certains devinrent dépendants de la liane, fixant ses feuilles argentées d’un regard vide tandis que leurs corps tremblaient, en manque de la prochaine bouffée. Les médecins secouaient la tête devant les coûts cachés (cœurs épuisés, poumons brûlés par les fumées, jeunesse consumée trop vite).
Le conseil se réunit dans la lueur enfumée du dôme.
- “Elle guérit, elle apaise. L’interdire, c’est con et dangereux.”
- “Elle grille les esprits et vole la concentration. Laissez faire, vous verrez le merdier.”
Les voix s’entrechoquèrent comme des rafales laser. Les arguments roulaient dans la salle, entre grondements graves et éclats de voix.
Un vieux colon se renversa dans sa chaise, la fumée de son cigare formant des anneaux parfaits autour de lui. “La liberté ne tombe jamais du ciel”, dit-il. “Elle exige que chacun comprenne les forces qu’il manie et accepte les conséquences de ses choix. Laissez-les choisir, mais assurez-vous qu’ils voient les deux faces de la pièce.”
Le vote passa. Starleaf ne serait ni interdite ni idolâtrée. Elle serait étudiée, mesurée, vendue et accompagnée d’avertissements.
Dans la colonie, les colons apprirent vite. Survivre ne consistait pas à supprimer la liane ni à l’ériger en culte. Il s’agissait de faire confiance à l’équipage pour affronter à la fois l’ivresse et la chute brutale.
Une silhouette solitaire se tenait au bord du dôme, aspirant une bouffée de fumée de Starleaf. L’éclat des feuilles peignait son visage d’argent, révélant cicatrices, rides et des yeux durcis par trop de soleils. Il montra la plante du pouce.
“Starleaf, comme la liberté, ne tombe jamais du ciel : elle exige compréhension, respect de sa puissance, et acceptation des conséquences qu’elle entraîne.”
Et quelque part au-delà du dôme, les trois soleils se couchèrent, projetant de longues ombres sur la poussière rouge, rappelant à chaque âme que la frontière était vaste, les risques bien réels, et que la liberté (la vraie) se gagne toujours.
Copyright John Storm 2025
Écrit avec l’IA par John Storm
